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16 août 2023 - 19:00 [GMT + 2]

  C'est l'heure du rendez-vous annuel du peloton professionnel dans le nord de la Norvège. 107 coureurs, issus de 23 nations et répartis en 18 équipes, vont s’élancer pour la 10ème édition de l'Arctic Race of Norway, dont le tracé se situe entièrement au-dessus du cercle arctique.

Cette année, deux anciens vainqueurs de l’épreuve seront présents et feront figure de principaux favoris à la victoire finale : le Norvégien Andreas Leknessund et le Belge Dylan Teuns. Guillaume Martin, de Cofidis, et Tobias Halland Johannessen, de Uno-X, espèrent toutefois leur donner du fil à retordre.

L'Arctic Race of Norway se joue souvent sur un tout petit écart. La 3ème étape qui s’achèvera à Havøysund devrait s’avérer déterminante dans la lutte pour le maillot du soleil de minuit. Mais attention ! La 4ème étape vers le Nordkapp (le Cap Nord) « pourrait faire basculer la course », selon Yannick Talabardon, directeur de la course.

10 éditions, 80 arrêts et 9.100 kilomètres
C'est la 10ème édition de l'Arctic Race of Norway, la course par étapes la plus septentrionale du cyclisme sur route. Comme chaque année au mois d'août depuis 2013 – à la seule et inévitable exception de 2020 pour cause de pandémie mondiale – un peloton de classe mondiale s’apprête à affronter des routes accidentées et à nulles autres pareilles, sillonnant le décor époustouflant de la nature sauvage du nord de la Norvège. L'Arctic Race of Norway est le plus grand événement sportif organisé dans cette région, et la population locale y adhère totalement, comme le montre la campagne Equinor Bike. Au cours des derniers mois, les 80 municipalités du nord de la Norvège ont en effet reçu la visite de ce vélo spécial, qui est allé de ville en ville, de mairie en mairie, de Bindal à Nordkapp, le long d’un parcours de 9 100 kilomètres reliant les lieux les plus réputés de la région. « Grâce à cette initiative, tous les habitants du nord de la Norvège sont parties prenantes de la course », se réjouit Knut-Eirik Dybdal, directeur général de l'Arctic Race of Norway.

 

L’écart sera forcément serré, mais à quel point ?
Jamais un vainqueur de l'Arctic Race of Norway n’aura affiché un écart de plus de 29 secondes sur son dauphin au classement général final. Ce fut le cas lors de l’édition 2017, remportée par Dylan Teuns devant August Jensen. Deux ans plus tard, Alexey Lutsenko battait Warren Barguil par le plus petit des écarts : une seconde à peine ! Sommes-nous, cette année encore, sur le point d'assister à une combat serré pour le maillot du soleil de minuit ? « Cela fait partie de l'identité de cette épreuve », nous dit Yannick Talabardon, directeur de course, sourire en coin. « Nous essayons de maintenir les écarts les plus faibles possibles jusqu'au dernier mètre de la course. Pour ce faire, nous commençons par deux étapes de plaine, même si la deuxième étape de cette année, qui s’achève à Hammerfest, présente une nouvelle arrivée qui convient davantage aux bons finisseurs en montée qu'aux purs sprinters. Ensuite, nous prévoyons une troisième étape avec une arrivée en montagne : cette année, il y aura 2,2 kilomètres d’ascension escarpée à Havøysund. Et, pour finir en beauté, nous trouvons toujours un parcours susceptible de chambouler tous les classements, comme cette année avec le chemin cahoteux et l'arrivée emblématique de l'étape à Cape North ». La météo sera une fois de plus un facteur déterminant. « Le nord de la Norvège a connu un bel été, mais les conditions météo ont changé. Les températures sont tombées à environ 12°C et le temps sera nuageux toute la semaine. Le vent sera également de la partie, car il soufflera fort et les routes seront relativement exposées, en particulier les deux derniers jours. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y aura pas trop de pluie, juste quelques averses. »

Leknessund et Teuns, deux favoris qui maîtrisent leur sujet
Deux anciens vainqueurs de l'Arctic Race of Norway prendront le départ demain, à Kautokeino, berceau de la culture Sami, avec pour objectif d’accrocher une deuxième victoire après celle obtenue en leur temps. Le vainqueur en titre, Andreas Leknessund, mènera la charge avec sa Team dsm-firmenich. « Quelle est ma forme ? C'est une très bonne question », déclare le coureur norvégien. « J'ai été un peu souffrant la semaine dernière, mais je suis à nouveau sur pied. On sait cependant que dans cette course, tout peut arriver. L'année dernière, je ne me sentais pas très bien et j'ai fini par remporter le classement général. » L'Américain Kevin Vermaerke et l'Australien Matthew Dinham l’aideront à défendre ses chances, ce dernier espérant réitérer ses chevauchées au Tour de France (où il a participé à de nombreuses échappées) et aux Championnats du monde de cyclisme sur route de l'UCI (où il a fini 7ème). « Ce sera une course intéressante », prévoit Dinham. « La taille réduite des équipes, avec six coureurs chacune, rendra la course difficile à contrôler. » L'autre ancien vainqueur en lice du classement général est Dylan Teuns, de l'équipe Israel-Premier Tech. « J’avais de bonnes jambes lors des dernières sorties d'entraînement », déclare le Belge. « Il est toujours difficile de prévoir le déroulement de la course, car il y a beaucoup de bons coureurs. » Son pedigree dans les montées, et surtout son triomphe dans La Flèche Wallonne, font de lui l'homme à battre lors de l'arrivée de samedi à Havøysund. « Nous verrons bien », dit-il en souriant. Comme Dinham et Teuns, Guillaume Martin débarque en Norvège après avoir participé au Tour de France. Le coureur de Cofidis n’a pris qu’une seule fois le départ de l'Arctic Race of Norway, en 2019. « Et cela n’a pas été une semaine agréable, car j'ai chuté, mais je me souviens avec admiration de tous les paysages que nous avons traversés. Cette année, je profiterai également des paysages – même si je ne suis pas venu en Norvège uniquement pour faire du tourisme ! J'ai également l'intention de me battre pour le classement général. »

 

Uno-X espère « inverser la tendance » par rapport à l'année dernière
La plus grosse équipe norvégienne, Uno-X, participe à l'Arctic Race of Norway pour la neuvième fois de son histoire. Au fil des années, elle a remporté deux étapes, les deux fois grâce à des jaillissements tardifs de Markus Hoelgaard à Narvik (2019) et à Tromsø (2021). Lors de la dernière édition en date, Uno-X avait pris le départ de la course avec de grandes ambitions, réussi à se faire remarquer en emmenant le peloton durant de nombreux kilomètres... mais sans décrocher le moindre résultat. « Cette année, nous avons soigné notre préparation dans l'espoir d'inverser cette tendance », déclare son leader Tobias Holland Johannessen. « L'année dernière, nous avons vraiment joué de malchance », explique son co-équipier Frederik Dversnes. « Certains coureurs devaient composer avec des blessures et Tobias se remettait d’un problème de salmonelle. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas disputé notre meilleure course. Nous espérons avoir plus de chance cette fois-ci ». Johannessen vient de réaliser un excellent Tour de France au mois de juillet, en terminant quatre étapes dans le top 10 : « J’ai d’assez bonnes sensations et j'espère retrouver mes jambes du Tour durant cette course ». De son côté, Dversnes s'est entraîné en altitude et a pris le temps d'étudier en détail le parcours de l’épreuve. « La quatrième étape sera la plus difficile, mais c’est la troisième qui sera décisive », affirme-t-il. « On peut envisager et tenter d’appliquer de nombreux scénarios dans cette course. Je pense que la plupart des coureurs attendront et se concentreront sur la dernière montée le samedi, alors que dimanche, on peut passer à l'offensive dès qu’on le souhaite ». Johannessen et Dversnes sont tous deux d'accord sur un autre point : « En tant que Norvégiens, nous sommes habitués à rouler dans des conditions difficiles... alors , nous espérons donc que le temps sera exécrable ! »

 

Des plumes de paon au soleil de minuit : voici les cinq maillots distinctifs à conquérir
Cinq maillots seront attribués chaque jour sur l'édition 2023 de l’Arctic Race of Norway. Le maillot « du soleil de minuit » reviendra au coureur en tête du classement général, le maillot bleu au leader du classement par points et le maillot blanc au meilleur jeune coureur, c'est-à-dire au coureur le mieux classé au général parmi les coureurs nés à partir du 1er janvier 1998. Il y aura des secondes de bonification (pour le classement général) et des points (pour le classement par points) à aller chercher aux sprints intermédiaires (3", 2", 1" pour les trois premiers coureurs, ainsi que 3 pts, 2 pts et 1 pt) et à l'arrivée (10", 6" et 4" pour les trois premiers coureurs, ainsi que jusqu'à 15 pts pour les dix premiers arrivés). Le maillot « plumes de paon » distinguera le meilleur grimpeur. En règle générale, les coureurs peuvent marquer 3 pts, 2 pts et 1 pt sur chaque montée ; il y aura toutefois une montée Super prix de la montagne sur chaque étape, qui attribuera des points doublés. Le meilleur co-équipier de chaque étape, désigné par un vote sur les réseaux sociaux, se verra remettre le maillot Viking lors de la cérémonie des podiums, tandis qu'un jury décernera un dossard rouge au coureur le plus combatif de la journée. Le classement par équipe sera l'autre enjeu de la semaine.

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