J-1 : Les infos
6 août 2025 - 19:18 [GMT + 2]
- La présentation de l’édition 2025 de l’Arctic Race of Norway s’est tenue ce mercredi au parc Generalhagen de Harstad, offrant une première opportunité aux spectateurs de rencontrer les 107 coureurs et 18 équipes qui participeront à la course.
- Le double champion olympique Tom Pidcock (Q36.5), est considéré comme le principal favori pour la victoire finale. Pour honorer les pronostics, l’Anglais devra s’imposer face à un plateau relevé, notamment contre deux anciens vainqueurs comme Andreas Leknessund (Uno-X) et Dylan Teuns (Cofidis).
- Cette Arctic Race of Norway sera la dernière course en Norvège pour la légende locale Alexander Kristoff, qui prendra sa retraite à la fin de la saison. Détenteur du record de victoires d’étape dans cette course, il sera surveillé de près par le reste des sprinteurs lors de l’arrivée de l’étape inaugurale jeudi à Harstad.
Un secteur gravel, une arrivée au sommet et un circuit final décisif
Pour sa douzième édition, l’Arctic Race of Norway reprend son format traditionnel à quatre étapes: une pour les sprinteurs, à Harstad; une pour les chasseurs de classiques, à Sorreisa; une pour les puncheurs, avec l’arrivée au sommet à Malselv; et un grand final à Tromso où les prétendants au maillot du soleil de minuit seront attendus. “C’est la première fois qu’un circuit est entièrement en ville à Tromso, et c’est là que la victoire finale devrait se jouer”, explique le directeur de l'événement, Yannick Talabardon. “Le circuit sera intense, avec 16 kilomètres et deux bosses à chacun des huit tours complets”. Les hommes du général auront eu une première explication la veille, à Malselv, “une très belle montée qui peut faire exploser le peloton sans pour autant bouleverser les écarts au classement”. Ils ne devront pas non plus manquer le coup vendredi à Sorreisa, étape essentiellement plate pimentée d’un “secteur gravel de 1,9 kilomètre en faux plat montant, avec une partie un peu plus raide, propice aux attaques. Cela promet une course intéressante, les coureurs affronteront à trois reprises ce secteur, et en sortiront à moins de 8 kilomètres de la ligne d’arrivée lors du dernier passage”. Le tout sous un climat “norvégien, mais pas arctique”, avec des températures comprises entre 15 et 20 °C, un ciel majoritairement ensoleillé et quelques pluies occasionnelles.
Tom Pidcock, une star prête à briller dans le ciel arctique
La conférence de presse des favoris de l’Arctic Race of Norway 2025 s’est tenue mercredi au Harstad Bike Park, juste en face d’un pump track où plusieurs jeunes profitaient de leurs VTT et BMX. Un cadre familier pour Tom Pidcock (1999, Leeds), qui plaisante : “Je serais en train de sauter là-bas à vélo si je n’avais pas de course cette semaine.”
Tout au long du mois de juillet, le coureur de l’équipe Q36.5 s’est concentré sur le VTT pour enrichir son palmarès, un titre de champion européen et une manche de la Coupe du Monde viennent s’ajouter à ses deux médailles d’or obtenues aux JO de Tokyo et Paris
Après cette période “éloignée de la route”, il fait ses débuts à l’Arctic Race of Norway, qu’il considère comme “une bonne course de préparation pour La Vuelta, ainsi qu’une belle occasion de lever les bras”. Pour lui, l’arrivée au sommet à Malselv est “l’étape décisive pour le classement général”, même s’il sait que l’Arctic est “une course difficile à contrôler” et identifie Uno-X comme l’équipe la plus dangereuse “parce qu’ils sont à la maison et seront motivés à dynamiter la course”.
Dernier tour de piste pour Alexander Kristoff… et peut-être le 100ᵉ bouquet.
Cette semaine, une légende norvégienne parcourt ces routes pour la dernière fois. Il y a quelques mois déjà, Alexander Kristoff (1987, Stavanger) a d’abord laissé entendre, puis confirmé, que cette saison serait sa dernière en tant que coureur professionnel. Le sprinteur d’Uno-X a remporté 97 victoires au cours de ses 20 années en tant que professionnel, dont deux monuments (Milan-San Remo et le Tour des Flandres) ainsi que quatre étapes du Tour de France. Il entretient un lien étroit avec l’Arctic Race of Norway, y ayant participé à six reprises. Il y détient les records du plus grand nombre de victoires d’étape (7, soit quatre de plus que Mathieu van der Poel) et du plus grand nombre de jours avec le maillot du soleil de minuit (6, deux de plus que Dylan Teuns). “C'est une course très spéciale pour moi”, confirme-t-il. “C’est assez rare de pouvoir courir dans mon pays, et je me sens comme à la maison même si j’habite loin de cette région”. Il espère remporter trois victoires de plus d’ici à la fin de l’année pour atteindre le chiffre rond des 100 victoires. “C’est jouable, mais c’est aussi vrai que je n’ai gagné qu’une course cette année et je m’attendais à être plus proche de la centaine à ce moment de la saison”.
Qu’il gagne ou non, cette semaine sera spéciale pour Kristoff. D’une part, car il s’agit de sa dernière course en Norvège, “et je ressens un peu d’émotion même si je ne suis pas quelqu’un d’émotif”. De l’autre, car il la partage avec son frère cadet Felix Orn-Kristoff (2006, Stavanger - coureur chez Intermarché-Wanty), champion d’Europe junior de course en ligne en titre. “Quand je suis passé pro, Felix était juste un bébé allaité par notre mère. Le voir devenir coureur pro, c’est vraiment chouette”. Mais cela implique aussi certaines responsabilités. « En tant que grand frère, je dois lui faire une petite remontrance de temps en temps… »
Retour en terrain connu
Deux anciens vainqueurs et quatre coureurs ayant terminé sur le podium final de l’Arctic Race of Norway participent à cette nouvelle édition. Pour aucun d’entre eux, ce succès n’a eu autant de sens que pour Andreas Leknessund (Uno-X) : “Mon histoire avec l’Arctic a commencé quand j’étais enfant, en regardant les pros au bord de la route et en travaillant comme bénévole. Trois ans plus tard, j’ai pu remporter le classement général”, résume-t-il. “Cette année, ce sera encore plus spécial, car la dernière étape se déroule dans ma ville natale, Tromso, et je porterai le maillot de champion de Norvège”.
Le leader de Cofidis Dylan Teuns a également goûté à la victoire finale en 2017, avec deux étapes remportées à Narvik – l’un des deux aéroports, avec Tromso, où le peloton a atterri mardi après-midi. “De beaux souvenirs”, commente simplement le Belge. “J’ai fini le Tour de France avec de bonnes sensations malgré quelques soucis de santé durant la deuxième semaine, et j’espère pouvoir en tirer profit cette semaine”, dit-il.
Troisième lors des deux dernières éditions de la course, Kevin Vermaerke (Picnic-PostNL) espère grimper sur la plus haute marche du podium dimanche prochain à Tromso. “La dernière étape sera très mouvementée et difficile à contrôler”, pronostique-t-il. “Le leader aura du mal à garder le maillot du soleil de minuit, et les coureurs bien placés au général auront plusieurs chances pour se détacher et renverser la course”.
Dans cet esprit, l’équipe XDS-Astana se présente avec une formation solide et plusieurs cartes en main avec Christian Scaroni (2ème en 2023) et Clément Champoussin (2ème en 2024). “On espère tous les deux un bon résultat, et on décidera qui sera le leader pour le week-end en fonction de nos sensations lors des deux premières étapes”, explique le grimpeur français. Enfin, Hugo Houle (Israel-Premier Tech), 2ᵉ en 2022, figure lui aussi parmi les coureurs expérimentés bien décidés à mettre à profit leur connaissance de la course pour viser le meilleur résultat possible.
Une course au service de ses communautés
En tant qu’événement, l’Arctic Race of Norway fait appel aux communautés de chaque endroit qu’elle visite et offre des opportunités à toute la population pour faire partie de la course cycliste la plus septentrionale du monde. En attendant le passage des coureurs au bord de la route, les spectateurs pourront aussi profiter de la caravane publicitaire, avec plus de 30 véhicules représentant les partenaires de la course.
Les cyclistes amateurs pourront prendre part à l’ARN Challenge jeudi à Harstad, tandis que les plus jeunes auront la possibilité de participer au SNN Mini ARN, organisé à l’arrivée des 1re, 2e et 4e étapes. Ces deux événements sont également ouverts aux adeptes du rollerski, sport très populaire dans cette région, les runners auront aussi leur propre épreuve dimanche à Tromso.
En témoignage de son engagement envers l’ensemble de la société norvégienne, l’Arctic Race of Norway permettra aussi aux membres de l’association Idretten Skaper Sjanser, qui aide d’anciens détenus ou personnes en réinsertion après des addictions, de parcourir une partie du tracé officiel, quelques heures avant le passage du peloton professionnel.
Autre initiative porteuse de sens : la confection du plus grand gâteau du monde à Borkenes, centre administratif de la commune de Kaefjord et lieu de départ de la première étape. Ce moment de convivialité réunira cuisiniers, habitants locaux et réfugiés venus de différents horizons, autour d’un projet commun et symbolique.
Comment suivre l’Arctic Race of Norway?
Faire découvrir les paysages spectaculaires du nord de la Norvège au monde entier est l’une des principales missions de l’Arctic Race of Norway. Diffuseur hôte de l’événement, TV2 Norway assurera la production des images en direct pendant les quatre jours de course, avec deux heures de direct pour les deux premières étapes, et une diffusion intégrale des deux dernières étapes.
La course cycliste la plus septentrionale du monde élargit sa portée : elle passera de 156 territoires en 2024 à 183 en 2025, grâce à l’ajout de 22 nouveaux diffuseurs à une liste qui en comptait déjà 58 l’an dernier.
Eurosport et Max assureront une diffusion en direct dans 64 territoires à travers l’Europe et l’Asie, tandis que Supersport couvrira l’Afrique subsaharienne, Claro Sports l’Amérique latine, et Abu Dhabi Media l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
D’autres chaînes et plateformes diffuseront également la course en direct, contribuant à élargir sa portée et à offrir davantage de choix aux spectateurs. Ce sera notamment le cas en France (L’Équipe), en Belgique (Sport10, Proximus), en Russie (Okko), en Colombie (RCN, Caracol), en Israël (Sport5), au Japon (Jsports), en Nouvelle-Zélande (Sky Sport), en Australie (SBS), ainsi qu’au Canada et aux États-Unis (FloBikes).
Les fans pourront également suivre la course sur les réseaux sociaux grâce au hashtag #ArcticRace. Ils auront même leur mot à dire pour désigner le lauréat du Viking Jersey, une récompense honorant le meilleur équipier, attribuée selon les votes sur le compte officiel X de la course (@ArcticRaceofN).